jeudi 14 août 2008

La force des mots observée... dans notre cerveau

par Charles Muller

Quand nous observons une personne éprouver du dégoût, du plaisir ou de la souffrance, une petite région du cerveau s’active : l’insula antérieur et l’opercule frontal adjacent, l’ensemble étant appelé IFO. Mais que se passe-t-il quand nous regardons un film ou lisons un texte exprimant ces sensations ? Mbemba Jabbi et ses collègues (Université de Groningen, Pays-Bas) ont réalisé un scanner IRM sur 12 volontaires pour le savoir : ceux-ci goûtaient un produit répulsif (quinine), regardaient une vidéo ou lisaient une histoire impliquant du dégoût. Résultat : les trois expériences activaient de la même manière l’IFO. « C’est la raison pour laquelle les films ou les livres marchent, note un co-auteur de l’étude, Christian Keysers. Ils simulent l’aire de notre cerveau impliqué dans ce que cela fait réellement d’être dégoûté ».

Cette expérience intéressante montre que nos sensations et émotions fondamentales sont activées de la même manière par la vision, un sens très ancien, et par l’écriture, une invention très récente (à l’échelle de l’évolution bien sûr). La force des mots est inscrite dans nos cerveaux.

Référence : Jabbi M. et al. (2008), A common anterior insula representation of disgust observation, experience and imagination shows divergent functional connectivity pathways, PLoS ONE, 3(8): e2939, doi: 10.1371/journal.pone.0002939
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