mercredi 10 février 2010

LaboCom >17< Mieux s’informer sans se déconcentrer…

Oublier ce que l’on était en train de faire après une courte interruption : voilà un problème que tout le monde connaît dans un milieu saturé de moyens de communication. Et les environnements numériques de travail ont tendance à aggraver le problème.

Comment faire pour minimiser cette distraction perpétuelle qui nous ralentit dans l’accomplissement de nos tâches ? P.L. Morgan et ses collègues ont testé une hypothèse en cours dans la communauté des psychologues cognitifs, appelée les « contraintes douces » : selon celle-ci, plus on augmente le coût d’accès à l’information, c’est-à-dire le temps et l’effort nécessaires pour accéder à une information, plus la mémoire de la tâche présente sera préservée. Les chercheurs ont donc procédé à des tests pour vérifier cette assertion. Des volontaires subissaient des distractions plus ou moins coûteuses d’accès – par exemple, un fil d’information visible en continu (coût faible) ou un e-mail avec pièce jointe à ouvrir (coût élevé). Et de fait, quand on se remet à sa tâche, les coûts élevés favorisent un retour plus rapide de la concentration, en moyenne.

Cela peut sembler contre-intuitif : faire un effort pour accéder à une information (autre que celle en cours de notre travail) devrait être plus perturbant. Mais il est possible que notre mémoire de travail compartimente mieux les tâches quand elles sont nettement disjointes et tende à saturer dans le cas inverse. On peut en déduire des règles d’hygiène de la vie cognitive, à tester sur soi. Par exemple, pour les distractions actives (accès volontaire aux mails vs réception passive d’un coup de téléphone par exemple), mieux vaut se fixer des pauses clairement définies, même nombreuses durant une heure, que de surfer de manière continue entre sa boîte de réception et son document de travail en cours.

Référence : Morgan PL et al (2009), Improving memory after interruption: exploiting soft constraints and manipulating information access cost., J Exp Psychol Appl., 15, 4, 291-306.

Nota :
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