jeudi 17 décembre 2009

LaboCom >11< Quand l’overdose d’informations menace


Depuis l’invention de la tablette d’argile jusqu’à celle de l’ordinateur, l’information se produit et se transmet de plus en plus facilement et à un coût de moins en moins élevé. La conséquence pratique est que nous sommes submergés d’informations. On a estimé qu’un urbain du début du XXIe siècle croise autant d’informations différentes en une semaine qu’un paysan du XVIIIe siècle dans toute sa vie. Résultat : nous sommes surinformés, et peinons de plus en plus à distinguer les signaux essentiels dans le « bruit » du flot continu.

Dans la Harvard Business Review, Paul Hemp fait la synthèse de deux études parues sur le sujet. Dans l’une, on apprend qu’un tiers des 350 mails hebdomadaires reçus chaque semaine par les salariés se révèle inutile, alors que les collaborateurs consacrent en moyenne deux heures par jour aux mails reçus. Dans l’autre, on constate qu’il faut environ 25 minutes pour se reconcentrer sur un travail après avoir été interrompu par une information parasite. Intel a chiffré à 1 milliard de dollars le coût annuel de la surinformation. Pour la petite histoire, 60 % des Américains lisent désormais leurs mails dans la salle de bain, 2 % à l’église, 11 % se cachent de leur conjoint pour consulter leur courrier professionnel…

Le plus étonnant, nous dit Paul Hemp, est que les entreprises savent tout cela, même intuitivement, et que la plupart ne font… rien. La perturbation cognitive due à une mauvaise gestion de l’information est pour l’instant acceptée comme une fatalité. Or, les solutions existent. Des logiciels permettent de poser un timbre virtuel sur les courriers internes, d’autres d’attribuer une valeur relative aux courriers et à leurs sources, d’autres encore de créer des liens intelligents au sein d’une masse d’informations éclatées. Mais au-delà des outils technologiques, les individus comme les organisations doivent impérativement se doter de guides et de formations pour survivre dans la jungle informationnelle. Combien le font ?

Référence : Hemp P (2009), Death by information overload, Harvard Business Review, septembre.
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