mardi 3 novembre 2009

LaboCom >4< Par qui remplacer un mauvais dirigeant ?

Quand un dirigeant a commis des erreurs ou des fautes dans sa gestion, il est remercié et remplacé. Souvent, on lui choisit un successeur en interne, supposé mieux connaître l’entreprise et reprendre plus aisément le droit chemin. Mais le bon critère de choix, selon une étude publiée par Adam Galinsky, Brian Gunia et Niro Sivanathan, ce serait plutôt de choisir un nouveau dirigeant n’ayant absolument aucun lien physique ni psychologique avec l’ancien.

Les trois chercheurs ont analysé la prise de décision dans plusieurs situations : investissements financiers, choix personnels, enchères. Dans les trois cas, ils ont mis en évidence un phénomène appelé « piège par procuration » : nous sommes portés à ne pas nous éloigner des décisions initiales que nous avons observées chez un proche, même si nous perdons de l’argent en agissant ainsi.

Commentaire des auteurs : « Nous savons que les humains sont des êtres sociaux destinés à chercher des attaches et des connexions aux autres. La recherche a montré que quand deux personnes nourrissent des liens psychologiques réciproques, ils sont portés à coopérer et s’aider financièrement. Mais notre travail suggère qu’ils sont aussi susceptibles de surenchérir sur leurs mauvaises décisions ». Une autre lecture possible des conséquences observables de la relation entretenue au sein de France Telecom entre Didier Lombard et son ex-n°2, Louis-Pierre Wenes. Le choix de Stéphane Richard aurait-il été guidé par cette étude ?

Références : Galinsky A., Gunia B. (2009), Vicarious entrapment : Your sunk costs, my escalation of commitment, Journal of Experimental Social Psychology, doi : 10.1016/j.jesp.2009.07.004

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